Memento_technique_2017_Astee-1
La période correspond au choix des années, qui ne sont pas nécessairement consécutives. On privilégie des données récentes et représentatives (en fonction des objectifs) : les années très sèches sont en général évitées, les années très humides peuvent faire l’objet d’une exploitation spécifique. Le pas de temps de 6 min est en général disponible et convient à toutes les utilisations. Un ré-échantillonnage à des pas plus longs (de l’heure à la journée) peut être compatible avec les objectifs et permet de réduire les temps de calcul.
Intérêts/limites de la méthode
L’intérêt de la méthode a été décrit dans sa présentation, et tient en un mot « représentativité ». Mais celle-ci est subordonnée à la longueur de la chronique et aux choix des années. Elle est assez facile à obtenir pour les niveaux de service 1 et 2 qui constituent son domaine d’emploi privilégié (cf. § III.2.5.3). Les limites sont liées d’une part à la disponibilité et au coût des données, et d’autre part à l’adéquation entre le pas de temps des enregistrements et la puissance de calcul nécessaire pour bien représenter les processus sur une durée suffisante.
Domaine d’emploi
Les chroniques de pluie permettent de faire des simulations de fonctionnement notamment le remplissage et la vidange des capacités de stockage et les volumes rejetés à l’échelle d’un ouvrage ou d’un réseau. Elles nécessitent donc de disposer d’un outil de simulation (modèle). Elles sont surtout utilisées pour les niveaux de service 1 et 2.
III.3
E VAPOTRANSPIRATION
L’atmosphère constitue un exutoire possible pour les eaux pluviales par le biais de l’évapotranspiration. L’eau liquide est alors évacuée sous forme de vapeur à partir :
de la surface d’un plan d’eau ;
•
• de stockages de surface (dépressions, feuillage) ; • à partir d’un sol ou d’un substrat via l’action de la végétation et de remontées capillaires.
Le flux d’évapotranspiration résulte de phénomènes physiques et biologiques complexes, permettant d’acheminer l’eau du sol jusqu’en surface, de la vaporiser, et de la disperser dans l’atmosphère.
On distingue :
• l’évapotranspiration potentielle (ETP), calculée à partir de paramètres physiques mesurés et peut être fournie à une échelle journalière par Météo-France; • l’évapotranspiration réelle (ETR), observable pour un couvert végétal donné dans un contexte agro- météorologique donné. L’évapotranspiration potentielle peut être calculée par diverses formules, la plus classique étant celle de Penman-Monteith, qui fait intervenir le flux d’énergie solaire, la température, le taux d’humidité et la vitesse du vent. Elle correspond à l’évapotranspiration d’un gazon convenablement irrigué. Pour un sol suffisamment alimenté en eau, l’évapotranspiration réelle peut être estimée en appliquant un coefficient dit “cultural” déterminé à l’origine pour des applications agronomiques et qui prend en compte la nature de la végétation et son stade de développement. Les valeurs usuelles de coefficient cultural en climat tempéré sont comprises entre 0.3 et 1,1 et peuvent atteindre 1,2. En pratique l’évapotranspiration potentielle et l’évapotranspiration réelle maximum observable sont du même ordre de grandeur et comparables à l’évaporation observée sur un plan d’eau. Le tableau suivant donne les valeurs d’ETP annuelles moyennées sur 30 ans pour quelques villes françaises, ainsi que le bilan pluie-ETP correspondant. On constate qu’à l’échelle annuelle ce bilan est déficitaire, voire très déficitaire dans la plupart des régions.
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